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Nuages Epars

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les avis de Cinemasie

1 critiques: 4.5/5

vos avis

10 critiques: 4.17/5

visiteurnote
zybine 4.5
Pikul 4.25
Miyuki 4.25
Hojo 4.5
hkyume 4.25
Clyde 4
Chip E 4
bruce randylan 4
bazdebaz 4.5
Anel-kun 3.5


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Elle et lui, ou le dernier chef d'oeuvre

Lui, a accidentellement causé la mort de son mari à elle, prometteur fonctionnaire du MITI. Si la justice le reconnaît non coupable, il se sent le devoir de l'indemniser pour ce préjudice. Cependant, son entreprise choisit de le sanctionner en l'envoyant dans un petite ville de province - et qui y retrouve-t-il ? La femme, qui a été contrainte de retournber chez ses parents qui y tiennent une auberge. Et le destin semble prendre un malin plaisir à faire se croiser cet homme et la femme dont il a tué le mari.
Dernier film de Naruse, dernier chef d'oeuvre. Contre toute logique, l'homme et la femme vont se rapprocher et c'est un miracle de subtilité et de délicatesse que d'arriver à rendre crédible cet attachement naissant. Le film oscille sans cesse entre cruauté (douloureuses scènes où lui - ou sa mère - demandent pardon à la victime, brutalité de son entreprise à lui, brutalité de sa famille à elle) et épanouissement des corps et eds âmes. Comme dans "Nuages flottants, ces deux-là semblent condamnés à être ensemble et condamnés à se séparer - en même temps. Interprétation magnifique avec un brillant duo de jeunes premiers, couleurs subtiles, plus sépia que famboyantes, maîtrise suprême du rythme du récit : quel chef d'oeuvre !

13 août 2011
par zybine


Salut l'artiste

Un grand Naruse que ce dernier mélo et dernier film au sujet difficile, transfiguré par la justesse du scénario, la grâce des interprètes principaux et le raffinement des images. Derrière cette poignante histoire de deuil, de pardon et d’amour inattendu, l’auteur du Grondement de la Montagne livre une de ses mises en scènes les plus épurées, où la direction d’acteurs et le découpage d’une stupéfiante maestria égalent celles de certains Borzage dans un genre pourtant codifié à l'excès. Mais il y a aussi beaucoup de Nuages Flottants et de Tourments, deux pièces maîtresses de Naruse, dans ce superbe testament mélancolique: on bascule sans cesse du bonheur au malheur, de la joie à la tristesse, de l’euphorie à la neurasthénie, les amants impossibles s’étreignent et se déchirent l’instant d’après, pour finir par entreprendre une longue fugue vers un endroit isolé où tout va se jouer. Comme Ozu, le cinéaste a suffisamment confiance en son art, ce qui lui permet non pas de répéter mais de peaufiner et approfondir des motifs auxquels il tient tout particulièrement, et qui atteignent ici leur point d'orgue. La beauté classique de Yoko Tsukasa, la splendeur des paysages (il s'agit d'un des Naruse comportant le plus de scènes d'extérieur) et les sonorités tour à tour douces et glaçantes de la BO distillent une sensation d'envoûtement qui nous poursuit jusqu'à ce plan final crépusculaire au bord d'un lac. Une bien jolie manière de conclure pour celui dont on eût dit qu'il avait « le sourire de l’homme qui souffre ».

16 janvier 2013
par Chip E


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